Cette notice est extraite du dictionnaire toponymique des Hautes-Pyrénées
Altitude : 590 m.
Superficie : 2 184 ha. Population : Saint patron : Sobriquet : Dicton : |
Historique administratif : Sénéchaussée de Toulouse. Pays de Nébouzan. Viguerie de Mauvezin. Baronnie de Labarthe. Canton de Lannemezan depuis 1790. |
Prononciation locale figurée : [kab'bèrr]
Dénominations historiques :
castra Capverii, latin (1256, Contrat mariage Esquivat).
de Capiteberni, latin (1300, Enquête Bigorre).
De Capiteuerno, latin (1313, Debita regi Navarre).
De Capite Bernio, latin (1342, Pouillé Tarbes ; 1379, Procuration Tarbes).
Cap Bern (1429, Censier Bigorre).
Capbern (1760, Larcher, Pouillé Tarbes).
Capbern (1790, Département 1).
Capbern (fin 18°s. Carte de Cassini).
Hypothèses précédentes :
- Dauzat et Rostaing (DENLF) : De caput viridem (= tête verte, sommet boisé) . Sur un plateau, il n'y a pas de vernes.
- Abbé Nègre (TGF 4008) : "Village des H-P, à la source de deux affluents dr. de l'Arros,
bien distinct de Capvern-les-Bains qui est de création récente. De l'occitan cap (= tête,
bout, origine) et bèr ( = aune, qui a dû signifier aussi: Ruisseau bordé d'aunes)."
- R. Aymard (DNLHP) : Tête d'aulne, mais à prendre dans un sens figuré : Vigoureux, respecté.
Discussion :
1- L'explication de Dauzat ne tient pas la route. Presque toutes les attestations sont en faveur de l'étymon vèrn (= vergne) et aucune n'est en faveur de viridem (= vert). Si Dauzat avait raison, nous devrions retrouver, au moins parfois, le d étymologique, or on ne l'y trouve jamais. De plus, le è (e ouvert) est incompatible avec l'adjectif verd (e fermé).Quant à l'argument qui consiste à dire que sur un sommet il ne peut pas y avoir de vergnes/aulnes, il n'est nullement décisif : il existe des plateaux ou des collines humides ou marécageux, dont précisément le plateau de Capvern.
2- La solution de R. Aymard est vraiment tirée par les cheveux ! D'ailleurs, dans ce cas, on aurait Cap de vèrn.
3- Je trouve par contre l'argumentation d'E. Nègre assez ingénieuse. Je me permets de la développer de la façon suivante:
a- Si on admet que -vern se réfère bien à l'aulne, on ne peut pas traduire littéralement Capvern par "la tête de l'aulne", ce qui ne voudrait rien dire.
b- Traduire cap par "sommet" est inexact. En effet Capvern n'est pas précisément sur un sommet, mais sur un plateau.
c- Par contre, si nous prenons le mot cap dans le sens de "bout, origine", nous trouvons une tournure bien connue en toponymie (Capdouze : L'origine ou la source de la Douze; Capbis : L'origine ou la source du Beès ; Capdropt : L'origine ou la source du du Dropt, etc.)1 Mais alors cette solution suppose que vern est (ou fut) un nom de cours d'eau, c'est à dire que le cours d'eau qui vient de Capvern (le Garravet ou la Hontcauta) aurait pu changer d'appellation et aurait eu autrefois un nom signifiant "ruisseau bordé d'aulnes". La solution, est en tout point satisfaisante... sauf qu'on ne peut pas la prouver.
Etymologie :
Sûrement du gascon cap(= tête, sommet, origine d'un cours d'eau) et vèrn (= aulne). Mais la signification à donner à l'ensemble demeure problématique.
Nom occitan :
Capvèrn.
Hameaux et quartiers principaux (noms occitans) :
Era Hont Cauta, eth Lacar, era Pèira Hicada.
On retrouve la même construction en Lozère (Chapeauroux/Chap Aurós) et en Charente (Chef Boutonne : La source de la Boutonne).