- Intitulé
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- Photographies de l'usine de céramique Ceraver à Bazet
- Cote
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- 79 Fi 1-42
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Le fonds compte 304 pièces et 1 photographie négative.
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Cet ensemble photographique retrace l'histoire et l'activité de l'usine Céraver depuis sa création au début des années 1920, jusqu'aux années 1980. Céraver devient successivement la Compagnie générale électro céramique (C.G.E.C.) puis la Société des céramiques techniques (SCT). Les photographies en noir et blanc témoignent de la construction du site à Bazet ainsi que du fonctionnement des premiers ateliers et de leur production. Les photographies couleur illustrent d'une époque plus récente avec les tournants opérés par l'entreprise entre 1960 et 1990. Céraver produit essentiellement des isolateurs électriques pour ligne haute et très haute tension ou pour le chemin de fer. Ces isolateurs en porcelaine sont conçus à base de céramique. Cette production de pièces techniques reste le cœur d'activité de l'entreprise tout au long des décennies.
Cette collection photographique représente divers aspects du fonctionnement de l'entreprise et de son mode de production :
• Fonctionnement général et ateliers :
- Atelier haute-tension : il s'agit des premiers ateliers (fabrication de A à Z, pâte molle et sèche, grands isolateurs) ;
- Atelier radio céramique
- Atelier céramique céroxide (brasage, pressage, usinage, rectification et contrôle)
- Super labo : les gros isolateurs sont d'abord fabriqués à Andancette dans la Drôme. Puis ils arrivent à Bazet dans le "super labo" pour procéder à des tests et des essais ;
- Service des expéditions
- Services administratifs : comptabilité industrielles et générale, paye, mécanographie (rédaction des comptes paye…)
- Service commercial
• Processus de fabrication des isolateurs :
- Fabrication de la pâte dite "barbotine" (deux types de pâte : molle ou sèche) constituée d'eau et de divers produits à teneurs différentes.
- Brasage : opération qui permet de marier de la céramique avec un métal pour lui donner certaines propriétés
- Filage (sortie du tube) ou pressage (mise en forme) selon la méthode ;
- Usinage (fabrication) ;
- Séchage ;
- Cuisson (dans des fours) ;
- Émaillage (émail ou peinture pour protéger la céramique) ;
- Ressuyage (opération par laquelle on fait sécher) ;
- Bain d'huile (tester les défauts de fabrication) ;
- Compagnie Générale Electro Céramique (Hautes-Pyrénées). Société des Céramiques Techniques (Hautes-Pyrénées)
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Dans les années 1920, la Compagnie générale d'électro céramique (C.G.E.C.) est déjà l'héritière d'une riche histoire de céramiques techniques. En 1919, il s'agissait d'une entreprise locale qui confectionnait de la vaisselle (vases, pilons, soupières, assiettes…), des jardinières funéraires ou encore des vierges en porcelaine estampillées sous leur socle : "Porcelaine des Pyrénées, Bazet". Cette production a été commercialisée quelque temps sur Lourdes à "l'atelier du plâtre" dirigé par M. Hatté.
Au début des années 1920 la C.G.E.C. profita du dynamisme du Directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi, Jean-Raoul Paul. Ayant reçu des recommandations du Gouvernement, celui-ci se lança dans l'électrification du réseau de chemin de fer dans le grand sud-ouest pour améliorer le prix de revient de la traction et la propreté de l'environnement. Il y voit là une perspective de développement régional.
Dès 1919 les chaudronneries des Pyrénées lui fournirent les conduites forcées pour l'alimentation de ses centrales. Puis il lança en 1922 la réparation des locomotives, des voitures et des wagons chez Gache à Tarbes, ainsi que la construction des wagons de marchandises et des voitures de voyageurs par les Sociétés Soulé et Lorraine Dietrich à Bagnères-de-Bigorre. Les Constructions métalliques des Pyrénées montèrent les pylônes pour le transport du courant de force. Il ne manquait plus que des isolateurs en céramique. M. Paul s'adressa alors à la C.G.E.C qui fabriquait ces pièces dans son usine d'Ivry-sur-Seine. Cette usine fondée en 1907 sous le nom de la Société Sailly et Caillet venait de se faire absorber par la Compagnie générale d'électricité (C.G.E.) en 1921. L'usine ne pouvant être agrandie, M. Paul demanda à la C.G.E.C. d'en implanter une nouvelle à l'intérieur du réseau du Midi.
La C.G.E.C. avait le choix entre les sites de Tarbes et Bayonne. C'est finalement la commune de Bazet qui fut retenue car le terrain jouxtait la ligne de chemin de fer Tarbes-Morcenx et était équipée d'une gare de voyageurs.
L'usine entra en activité dès 1923, avec un effectif de 350 personnes. Conçue au démarrage pour des fabrications d'isolateurs haute-tension, l'entreprise s'est progressivement diversifiée. Pierre Jacquier, Directeur de l'usine dès le début des années 1930, tira un grand nombre d'enseignements de ses différents voyages et les appliqua à Bazet. Après la Seconde Guerre mondiale, l'activité principale était toujours la haute-tension mais d'autres fabrications s'ajoutèrent :
- Fabrication de capots et tiges pour les lignes détruites par la guerre et les nouveaux programmes d'électrification ;
- Fabrication de vierges (centenaires des apparitions de Lourdes) et de vases funéraires ;
- Fabrication de vaisselle de table, d'encriers pour tables d'école, bouchons de canettes ;
- Fabrication de petites pièces pour la basse-tension ;
En complément à ces nouvelles fabrications, sont également apparus de nouvelles pâtes et de nouveaux procédés dans le but d'obtenir de nouvelles caractéristiques (céramique métal, etc.).
En 1958, M. Jacquier devint le Président de la Compagnie générale d'électro céramique.
En 1960 la C.G.E.C. était le principal producteur français de céramique électrotechnique (4.500 tonnes/an pour un marché mondial de 6 à 7000 tonnes/an). De fait, les effectifs atteignaient 1250 salariés en 1965 et l'automatisation de l'usine était quasi-totale.
À partir de 1968, la C.G.E.C. se tourna vers les énergies et développa de la technologie de brasage céramique métal pour les pénétrateurs céramiques moyenne tension destinés aux centrales nucléaires. L'usine de Bazet démarra ainsi la fabrication des "tubes" servant à la séparation des atomes.
La C.G.E.C. opéra un grand tournant en 1970 en fusionnant avec la Société Sedivier de Saint-Yorre (du groupe Saint Gobain), qui était son principal concurrent. La nouvelle société prit le nom de Céraver et conserva M. Jacquier comme Président.
Les années 70 furent la période dite "nucléaire". Céraver employa jusqu'à 2000 salariés et construisit un deuxième site à Bordères-sur-l'Échez grâce au partenariat avec le Commissariat à l'énergie atomique (C.E.A.). Ce site assura la fabrication d'un million de tubes par an.
Cette période fut également marquée par la diversification de la production dans plusieurs domaines :
- Le domaine médical : fabrication de la première prothèse de hanche au monde en céramique médicale ;
- Le domaine aéronautique : développement du capteur thermocouple monté sur avion (1977) ;
Enfin, dans les 1970-1980 elle devint un fabriquant de céramique pour IBM (composants informatique) grâce au développement des ordinateurs. Il y eut d'abord la création d'un grand atelier utilisé d'abord pour la fabrication de petites plaquettes en céramique spéciale pour IBM Motorola. Cet atelier fut ensuite utilisé dans la préparation du combustible pour les centrales nucléaires. Cette fabrication fut transférée en 1976/1977 dans l'usine construite spécialement sur le site de Bordères. Cette usine a fonctionné jusqu'en 1982.
Aujourd'hui l'entreprise est connue sous le nom de la Société des céramiques techniques (SCT), issue de ce fleuron local qu'a été la C.E.G.C.-Céraver. En 100 ans, la Société a fait évoluer son activité de pièces en porcelaine à la conception de dispositifs médicaux ou des procédés technologiques tout en faisant perdurer le pôle céramique.
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Dons de Mme Jacqueline Danjean (n°20160069 : présidente de l'Amicale des anciens de l'usine de Bazet, jusqu'à son décès en 2019) complété par Mme Jacqueline Gesta (n°20220252), trésorière de l'Amicale.
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Conservation intégrale
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Classement par ordre numérique selon un plan de classement thématique.
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Archives librement communicable
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Suivant le règlement des Archives départementales e le droit d'auteur
- Les légendes ou annotations sont en français.
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Sources internes
La série M (administration du département 1800-1940) :
• 1 M 253 : Groupes syndicaux et organisations professionnelles dont syndicat de l'électro-céramique de Bazet (1936).
• 5 M 119 : Dossiers relatifs aux établissements insalubres, dangereux et incommodes, usines d'électro-céramique (1919-1922).
• 10 M 23 : Grèves dont usine électro-céramique à Bazet (1936-1938).
• 10 M 27 : Conventions collectives dont Electro-céramique de Bazet (s.d.).
• 10 M 40 : Dossiers particuliers des syndicats professionnels dont syndicat de la céramique (1907-1949).
La série J relative aux archives privées comprend des pièces isolées conservées sous la cote 1 J 129, rassemblant des tracts syndicaux et politiques distribués à l'usine de la CERAVER (1980-1983).
Sources externes- SCT. Société des Céramiques Technique | Brasage Sur Mesure (sct-ceramics.com) ;
- Bazet. Les vierges de la Compagnie générale électro-céramiques - ladepeche.fr ;
- Étude de M. Savès (ingénieur à la C.G.E.C). Céramique électrotechnique – Usine de Bazet. Extrait d'une présentation faite lors d'un congrès tenu par la Fédération des Sociétés Académique et Savantes, juin 1985 ;
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CUBÉRO, José. Histoire sociale et industrielle des Hautes-Pyrénées - Les entrelacs du local et du national. Morlaàs : Cairn, 2021
- Informations sur le traitement
- Marion Challier
- Nom de personne morale
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- Nom de personne physique
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- Nom de lieu
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- Matière
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Dons, entrées n°20160069 du 23 février 2016 et n°20220252 du 22 juin 2022