Bernadets-Dessus

Cette notice est extraite du dictionnaire toponymique des Hautes-Pyrénées


Altitude : 485 m.

Superficie : 786 ha.

Population :
1999 : 155 hab.
1861 : 449 hab.
1806 : 311 hab.
1313 : 39 feux

Saint-patron :
Martyre de saint
Jean-Baptiste, 29 août (jadis Notre Dame ?)

Sobriquet :
Eths abisma-bròia : "les gros mangeurs de bròia." En Bigorre, la bròja est une soupe faite avec du pain de maïs (mesturèth). Les habitants de Bernadets-Dessus auraient-ils été friands de cette soupe ? (Rosapelly, vers 1910)
Eths carboèrs : "les charbonniers". Les habitants de Bernadets-Dessus étaient autrefois presque tous bûcherons et charbonniers (Rosapelly, même époque)

Historique administratif :
Pays et sénéchaussée de Bigorre. Quarteron de Tarbes. Baronnie de Luc. Canton de Galan en 1790, de Tournay probablement dès 1801.

 

Prononciation locale figurée : [bérna'dèt dé'suy]

Dénominations historiques :
Bernadeds (1285, Montre Bigorre).
De Bernardetz Superiori, latin et gascon (1313, Debita regi Navarre).
de Bernadetz Superiori, latin et gascon (ibid.).
Bernadetz (ibid.).
De Bernadeto, latin (1342, Pouillé Tarbes).
Bernadetz Sobiran, Bernadetz (1429, Censier Bigorre).

Hypothèses précédentes. :
- Dauzat et Rostaing (DENLF), Abbé Nègre (TGF 29984), Robert Aymard (DNLHP) : Du NP germanique Bernard avec diminutif.

Discussion :
1- J. Boisgontier (in NRO. n°21-22. 1993 p. 190) fait remarquer que la prononciation è ouvert de la dernière voyelle exclut qu'il s'agisse du diminutif -ittum, mais exige le suffixe diminutif -ellum (devenant en gascon -èth.).
2- Nègre (TGF) dit que le s final se justifierait par le fait que Bernadets a d'abord été utilisé pour désigner l'ensemble des deux villages. J. Boisgontier répond avec pertinence que les deux villages sont trop éloignés pour qu'on ait jamais eu l'idée d'une dénomination globale. D'ailleurs l'adjonction d'un s à des NL qui n'en comportent pas à l'origine est un fait tellement banal qu'on peut faire l'économie d'une explication "inutilement ingénieuse".
3- Concernant le radical, j'avais fait remarquer (DTCB n°268) à propos du village béarnais homonyme, que la forme la plus ancienne renvoyait à Vernèda (= aulnaie) et non pas au NP Bernat.
J.Boisgontier (NRO. n°21-22. 1993 p. 190) adopte cette explication non seulement pour le Bernadets du Béarn, mais aussi pour Bernadets-Debat et Bernadets-Dessus, bien que dans les deux derniers cas les formes anciennes soient moins convaincantes. Il justifie sa position par un argument de vraisemblance : Ce diminutif de Bernat "serait bien surprenant car ce type de formation ne donne pas lieu à des toponymes, du moins au niveau des noms de communes". En fait, il serait surprenant également que l'explication valable pour le Bernadets béarnais ne le soit pas aussi pour les deux Bernadets des Hautes-Pyrénées.
Ajoutons que le suffixe -ellum (> èth) ne s'accole généralement pas à des noms de personnes, mais à des formations végétales.
Ajoutons enfin qu'un recensement général des lieux-dits non habités (champs, terrains vagues, bois etc) nommés Bernadets s'imposerait et confirmerait, par leur localisation (par exemple en bordure de rivière), que l'hypothèse "aulnaie" est la seule raisonnable.

Etymologie :
Bernadets : Du gascon Vèrn (= aulne) + suffixe collectif végétal -etam + suffixe diminutif -èth (du latin -ellum). Passage de Vernedèth à Vernadèth par dissimilation e > a. Signification générale : petite aulnaie.
Dessus : Au sud par rapport à Bernadets-Debat.

Nom occitan :
Vernadèth Dessús

Hameaux et quartiers principaux (noms occitans) :
Eths Bordalèrs, eras Hòrgas, Tolosa.

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