Cette notice est extraite du dictionnaire toponymique des Hautes-Pyrénées
Altitude : 340 m.
Superficie : 785 ha. Population : Saint patron : |
Historique administratif : Bouilh-Darré et Péreuilh appartiennent au pays et sénéchaussée de Bigorre. Quarterons de Tarbes (Bouilh-Darré) et de Rabastens (Péreuilh). Baronnie de Castelvieilh. Canton de Saint-Sever, puis d'Aubarède (1790) dont le chef-lieu est transféré à Pouyastruc en 1803. Bouilh-Darré et Péreuilh sont réunies en 1831 sous le nom de Bouilh-Péreuilh. |
Bouilh-Darré
Prononciation locale figurée : [bouly da'rrè] Prononcer la finale ly comme dans le français seuil, deuil.
Dénominations historiques :
Boills (XIIe s., Cartulaires Bigorre)
Bolls (ibid.)
Bols (v. 1200-1230, ibid.)
De Bouilho (1342, Pouillé Tarbes)
Bolhs (1379, Procuration Tarbes)
Boulhs (1429, Censier Bigorre)
Bouilh-Darré (fin 18°s. Carte de Cassini).
Hypothèses précédentes :
- Dauzat et Rostaing (DENLF), Abbé Nègre (TGF 5990), R. Aymard (DNLHP) : Du latin bovile (= étable à boeufs).
Discussion :
1- On ne peut dissocier les noms de cinq villages : Deux bigourdans (Bouilh-Péreuilh et Bouilh-Devant) et trois béarnais (Boueilh-Boueilho-Lasque et Boeil-Bezing).
2- Il est phonétiquement absolument impossible que bovile aboutisse à Bouilh. Boisgontier l'a nettement affirmé dans le travail préparatoire qu'il a fait pour le présent ouvrage. Je l'avais clairement dit aussi à propos des trois localités béarnaises homonymes (M. Grosclaude. DTCB). Cela doit donc faire écarter l'explication Dauzat-Nègre-Aymard. Il ne peut pas s'agir d'une "étable à boeufs".
3- Pour aboutir à Bouilh, l'évolution phonétique occitane impose qu'on parte de *boviculum. Comparer les séquences viticulum > vedilh (= lien d'osier), apicula > abelha (= abeille), soliculum > sorelh (= soleil) et surtout ovicula > olha (= brebis), avec la séquence *boviculum > bolh.
4- Mais *boviculum signifiant "boeuf" ou "petit boeuf", on est conduit à se demander alors s'il est vraisemblable que des villages se dénomment ainsi. Une solution acceptable serait qu'on ait affaire ici à un NP. Pour conforter la vraisemblance de cette hypothèse, on peut faire plusieurs remarques :
a- Boeuf/Leboeuf sont des anthroponymes répandus dans le domaine d'Oïl. Vedel (= veau) existe dans le domaine languedocien. (Un empereur romain n'était-il pas surnommé ainsi ? Vitellius).
b- De même Boueilh/Bouilh sont actuellement des anthroponymes répandus dans les Pyrénées-Atlantiques, le Gers, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne (plus d'une centaine de personnes répertoriées au minitel).
c- Une telle appellation n'est nullement impossible dans l'onomastique anthropologique gasconne médiévale. Témoins ces Bos répértoriés par Berganton (cf M-F Berganton op. cit. p.198) et ce personnage mentionné par le cartulaire de Berdoues : Wllelmo Bove et dont le fils est désigné ainsi : Arnaldus filius Bovis qui dicitur Vitulis (mot à mot : Arnaud fils de Boeuf appelé Veau). Or Vitulus est en latin classique l'exact synonyme de *boviculus .
Etymologie :
Probablement nom de personne latin *Boviculum.
Darrèr parce que situé à l'ouest de Bouilh-Devant. :
Nom occitan :
Bolh Darrèr
Pereuilh
Prononciation locale figurée : [pé'ruly] Prononcer la finale ly comme dans le français seuil, deuil.
Dénominations historiques :
A. G. de Peruilhs (1285, Montre Bigorre).
De Peyruls (1313, Debita regi Navarre).
Perulhs (1429, Censier Bigorre).
Peruilh (1737, Registres paroissiaux).
Péreuilh (1789, Cahiers doléances Bigorre).
Peruilh (1790, Département 2).
Pereuil (fin 18°s. Carte de Cassini).
Hypothèses précédentes :
- Dauzat et Rostaing (DENLF), Abbé Nègre (TGF) : Rien.
- R. Aymard (DNLHP) : Gascon perulhè (= poirier sauvage).
Discussion :
Il semble bien qu'il n'y ait pas d'autre explication que par le gascon perulh (synonyme de perulhèr) : "poirier sauvage" (employé peut-être ici avec une valeur collective).
Etymologie :
Du gascon perulh "poirier sauvage".
Nom occitan :
Perulh.