Les Comités départementaux de Libération (CDL) sont créés dans le cadre de l'ordonnance du 21 avril 1944 portant sur l’organisation des pouvoirs publics en France à la Libération. Dans chaque département, ils doivent préparer la libération du territoire et après celle-ci, devenir des auxiliaires des autorités. La circulaire du 23 mars 1944 établie par la commission des comités de la Libération du Conseil national de la Résistance en précise la composition et les missions.
Ils sont ainsi composés des représentants des forces engagées dans la Résistance et doivent regrouper toutes les forces politiques et sociales locales et des personnalités non engagées dans des mouvements ou des partis mais dont l’attitude politique a été irréprochable. Les CDL ne sont cependant « ni un Conseil général, ni une image de la carte électorale du département ».
Dans le département des Hautes-Pyrénées, sa constitution ne se fit pas sans difficultés. Les Radicaux ayant protesté d’en avoir initialement été exclus. Néanmoins, la présence du Gaston Manent et de Paul Baratgin rééquilibrera les représentations politiques. Le CDL des Hautes-Pyrénées est marqué par une forte présence du Parti communiste et de ses organisations satellites. La première réunion d’organisation s’est tenue en avril 1944 sous la présidence de Pierre Cohou au Bois du Commandeur.
L’action du CDL se distingue en 3 phases :
· Pendant la période clandestine : « coordonner l'action immédiate contre l'ennemi et ses complices ; préparer la tâche des pouvoirs publics pour le jour de la libération » ;
· Pendant la période insurrectionnelle : « entraîner l'action des patriotes pour la dislocation des forces allemandes et l'anéantissement des agents de l'ennemi » et « faciliter l'établissement des nouveaux pouvoirs publics, notamment des représentants du pouvoir public ».
· Après l'installation des nouvelles autorités : « être la représentation provisoire de la population du département auprès des autorités désignées par le pouvoir central et aider celles-ci dans leur tâche ». Pour cette dernière phase, les comités s'organisent en commissions (épuration, ravitaillement…).
Les procès-verbaux des délibérations numérisés, uniquement consultables en salle de lecture, proviennent de la collection départementale lacunaire (46 W) et du fonds privé Raoul Nolibos, membre du CDL (203 J). D'une part, ils permettent de suivre la préparation puis le déroulement de la Libération du département. D'autre part, ils donnent également des indications précieuses sur les difficultés liées au ravitaillement et sur la situation politique, économique et sociale des Hautes-Pyrénées au lendemain de la Libération.
Les élections d'octobre 1945 marquent théoriquement la fin du CDL des Hautes-Pyrénées. Toutefois, celui-ci maintient son activité au lendemain de la fin du conflit et se transforme en association loi 1901, sans jouer aucun rôle officiel dans la vie politique du département.