D'ailleurs. Etrangers et immigrés en Hautes-Pyrénées (1800-1945)
Longtemps perçues comme une simple terre d'émigration, les Hautes-Pyrénées sont également un espace d'immigration. A compter du dernier tiers du XIXe siècle, dans un contexte de transformations économiques et industrielles profondes, l'arrivée de populations étrangères compense partiellement les départs des Haut-Pyrénéens vers l'Amérique du Sud, les Etats-Unis et les colonies.
Par ses besoins en main-d’œuvre, la Première Guerre mondiale constitue un moteur à l’immigration : le recrutement d’étrangers tant dans le secteur industriel que rural s’accélère afin de compenser l’absence des ouvriers et agriculteurs bigourdans mobilisés au front.
Les conséquences humaines de ce conflit, en particulier au sein du monde rural, confirment la nécessité de recourir à l’étranger et favorisent l’accueil d’une nouvelle vague d’immigrés durant l’Entre-deux-Guerres.
Parallèlement à cette immigration économique, le département des Hautes-Pyrénées s’affirme aussi comme un lieu d’accueil pour les réfugiés : réfugiés espagnols poussés sur la route par la guerre civile, réfugiés politiques ou confessionnels victimes de la montée du nazisme en Allemagne ou du fascisme en Italie sans oublier les réfugiés du nord de la France et de Belgique, déjà accueillis en 1914 qui reviennent en nombre en 1939-1940.
Cet accueil de réfugiés s’effectue alors dans une situation de tensions. Durant les années 1930 : le contexte économique lié à la crise de 1929 et politique avec la montée des extrêmes fait entrer l’immigré dans une période de tensions marquée par le rejet et la stigmatisation qui atteindra son paroxysme sous Vichy…