Identifier avant la photographie
Avant l’apparition de la photographie, se développe un mode de description de l’apparence d’un individu fondé sur l’écriture et appelé « signalement ». Privilégiée par la justice puis par la police, cette technique d’identification continue à être utilisée bien au-delà de l’instauration du portrait photographique : celui-ci reste longtemps considéré comme un outil insuffisant et moins fiable par ces deux institutions.
Reposant sur les caractéristiques physiques des individus et utilisé surtout dans le cadre d’avis de recherche, le signalement témoigne, par ailleurs, de la coopération croissante entre les instances judiciaires et la maîtrise par l’Etat de son territoire.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la photographie qui offre la garantie de la similitude, a néanmoins un impact majeur dans le domaine de l’identification auprès des institutions intéressées par la possibilité d’un repérage visuel des individus. Ainsi, dès les années 1850, la Préfecture de police de Paris commence à recourir au portrait photographique pour identifier les criminels.
Par la suite, l’épisode de la Commune de Paris (1871) accélère le mouvement par la réalisation des portraits des communards arrêtés. Dans les années qui suivent, sans être systématique, la pratique continue de progresser dans les polices urbaines de quelques grandes villes, des greffes de tribunaux, quelques maisons d’arrêt et prisons militaires. Se mettent alors en place les premiers fichiers…