6 septembre 1944 : Berthe Ozon, une fonctionnaire révoquée par Vichy et Résistante

Berthe Ozon, née Verdié le 22 décembre 1903 à Vielle-Aure, étudie à l’école primaire supérieure de Lannemezan de 1917 à 1921. Elle intègre l’École Normale des jeunes filles à Tarbes et devient institutrice en 1924.

Registre matricule de l’école normale (1883-1925), 1 T 185
Registre matricule de l’école normale (1883-1925), 1 T 185

Durant l’entre-deux-guerres, Berthe et son époux, Pierre Ozon, sont très impliqués dans la vie politique et syndicale locale.

Bulletin du Syndicat des instituteurs et institutrices des Hautes-Pyrénées, extrait de l’organisation syndicale (1939), 3JB31/45.
Bulletin du Syndicat des instituteurs et institutrices des Hautes-Pyrénées, extrait de l’organisation syndicale (1939), 3JB31/45.

Femme de lettres, elle publie régulièrement des poèmes dans la revue bi-trimestrielle de la Société bigourdane d’entr’aide pédagogique, En cournè det houéc. Cette revue s’adresse au monde paysan des circonscriptions primaires de Bagnères-de-Bigorre et d’Argelès-Gazost afin de leur apporter de solides connaissances littéraires, scientifiques, pendant les veillées d’hiver.

En juillet 1940, le gouvernement de Vichy s’attaque au système éducatif. Le corps des instituteurs est épuré par la révocation des Juifs, des francs-maçons ou ceux qui ont eu une activité militante jugée hostile au nouveau pouvoir. Les Écoles normales sont supprimées.

Berthe Ozon est révoquée comme un certain nombre d’instituteurs des Hautes-Pyrénées ; d’autres sont mis en retraite d’office ou déplacés d’office.

Arrêté de révocation du 20 décembre 1940 (dossier administratif de Berthe Ozon), 8 W 3.
Arrêté de révocation du 20 décembre 1940 (dossier administratif de Berthe Ozon), 8 W 3.

Dès 1941, Berthe Ozon cache des militants poursuivis et participe à la Résistance dans les MUR (Mouvements unis de la Résistance). 

Le syndicat clandestin des instituteurs des Hautes-Pyrénées se reconstitue chez elle, en mai ou juin 1944, avec quatre anciens du bureau de l’avant-guerre : Léon Maumus, Raymond Compagnet, Georges Lafond et elle-même.

Attestation du parcours de Résistant de Berthe Ozon du 16 avril 1959 (dossier administratif de Berthe Ozon), 1259 W 162.
Attestation du parcours de Résistant de Berthe Ozon du 16 avril 1959 (dossier administratif de Berthe Ozon), 1259 W 162.

A la Libération, Berthe Ozon est réintégrée dans le corps enseignant et reste active au sein du bureau syndical du SNI (Syndicat national des Instituteurs).

Extrait du procès-verbal du CDL du 6 septembre 1944, 20 W 41.
Extrait du procès-verbal du CDL du 6 septembre 1944, 20 W 41.
Bulletin du Syndicat des instituteurs et institutrices des Hautes-Pyrénées, extrait de l’organisation syndicale (1945), 3JB31/46.
Bulletin du Syndicat des instituteurs et institutrices des Hautes-Pyrénées, extrait de l’organisation syndicale (1945), 3JB31/46.

Berthe et Pierre Ozon se sont investis également au sein de la Ligue des Droits de l’Homme, la Ligue de l’enseignement et le mouvement mutualiste.

Pour en savoir plus
  • Série T : enseignement, affaires culturelles, sports (1800-1940) ;
  • 34 W : Fonds du Service de la carte d'identité des français (1940-1944) ;
  • 20 W : Fonds du Cabinet du Préfet (1924-1964) ;
  • 8 W : dossiers d'instituteurs et d'institutrices (1940-1948) ;
  • 1259 W : dossiers de personnel enseignant public (1940-1988).

Presse numérisée des Hautes-Pyrénées : BNF, presse locale ancienne.

Le Maitron, dictionnaires bibliographiques du mouvement ouvrier.

Bénézech, Maurice. Résistance en Bigorre, Comité départemental de la Résistance (Hautes-Pyrénées), 1984.

Cubero, José-Ramón. Les Hautes-Pyrénées dans la guerre, 1938-1948, Cairn éditions, 2002.

Carte d’Identité de Berthe Ozon (1944), 34 W 127
Carte d’Identité de Berthe Ozon (1944), 34 W 127